Genre : Roman
Type : Livres
Langue : Français
Nombre de pages : 99
Editeur : Grasset
Deux grandes idéologies dominent nos sociétés occidentales : le déclinisme et le
catastrophisme. Depuis le début du siècle, tous les événements semblent
confirmer ce pronostic : le réchauffement climatique, le terrorisme islamiste,
le coronavirus et, enfin, la guerre à l’Est de l’Europe de la Russie contre
l’Ukraine.
Face à cette situation, la doxa veut que le seul recours raisonnable soit de
réintégrer le foyer, dernier refuge et protection contre la sauvagerie. Mais la
maison de nos jours n’est pas un simple abri, elle est bien davantage: un espace
en soi qui supplante et remplace le monde, un cocon connecté qui rend peu à peu
superflu toute percée vers le dehors. Depuis son canapé, on peut jouir par
procuration des plaisirs qu’offraient jadis le cinéma, le théâtre, les cafés.
Tout ou presque peut nous être livré à domicile, y compris l’amour. Pourquoi dès
lors sortir et s’exposer ? A l’instar du héros de la littérature russe Oblomov,
qui vécut couché et ne parvint jamais à quitter son lit pour affronter
l’existence, allons-nous devenir des êtres diminués, recroquevillés et atones ?
Tout l’enjeu de cet essai est de dresser l’archéologie de cette mentalité du
repli et du renoncement, d’en saisir les racines philosophiques et les contours
historiques. Car jamais la tension entre le désir de vagabondage et le goût de
la réclusion n’a été aussi forte. Et le confinement obligatoire, véritable
cauchemar des dernières années, semble avoir été remplacé chez beaucoup par un
auto-confinement volontaire. Fuite loin des villes, télétravail, condamnation du
voyage et du tourisme, nous risquons de devenir des créatures de terrier qui se
calfeutrent à la moindre secousse. Ce n’est pas la tyrannie sanitaire qui nous
menace mais la tyrannie sédentaire : la pantoufle et la robe de chambre
seront-elles les nouveaux emblèmes du monde d’après ?
Format : EPUB