Genre : Roman
Type : Livres
Langue : Français
Nombre de pages : 99
Editeur : Presses universitaires de France
La 4e de couverture indique : "Notre époque est celle de la crise : mais une
crise n’est jamais que la phase critique atteinte par un processus de plus
lointaine provenance. La crise contemporaine est ainsi révélation, à la fois de
la dépendance de notre époque à l’endroit de l’histoire dont elle procède et de
l’essence même de cette histoire : la pensée de la crise impose de la concevoir
comme accomplissement d’un destin qu’il s’agit de mettre au jour. La logique de
ce destin est restituée à partir de Hegel, qui découvre dans l’histoire un
processus de totalisation achevé dans la « totalité autonome » de l’État, régie
par la terreur et la guerre. Cette figure de l’État correspond au concept de
totalitarisme, qu’il importe alors d’étudier. Or ce que montre le nazisme,
caractérisé par la désintégration de l’appareil d’État, c’est que le
totalitarisme n’est pas forcément étatique : il existe un processus immanent de
totalisation dont les régimes totalitaires ne furent que des phénomènes dérivés.
Ce processus est celui que Tocqueville a vu dans la massification des sociétés
démocratiques. Il échoue à l’expliquer, le fondant en dernière instance sur la
Providence divine, mais a cependant vu son lien avec la révolution industrielle.
C’est Marx qui a pensé jusqu’au bout le processus de totalisation immanent au
champ des pratiques, en découvrant dans le Capital la puissance de mobilisation
et de massification caractéristique de la modernité : le capitalisme est en cela
l’essence même du totalitarisme, et la mondialisation contemporaine n’est autre
que la totalisation propre au Capital. Le surmontement de la crise s’identifie
dès lors au dépassement du capitalisme : mais si le capitalisme se définit par
l’autonomisation du système des objets, alors l’automatisation propre au
dispositif technique s’avère plus fondamentale encore que le capitalisme, et il
faut avec Günther Anders parler d’un « totalitarisme technocratique », dont on
peut craindre qu’il soit indépassable. Reste alors à penser ce qui se dit dans
une telle catastrophe.